La Black Oval Rally Team revient sur le rallye Heroes Legend  – “Une expérience inconnue et inégalée”

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“Je m’étais juré de ne pas parler en superlatifs de notre participation au rallye Heroes Legend, mais il n’est tout simplement pas possible de faire autrement”, affirme Erik De Ridder de la Black Oval Rally Team lorsqu’il se remémore sa première édition au rallye à travers le désert sur le légendaire parcours d’origine du Paris-Dakar. “La traversée du nord au sud en passant par trois pays d’Afrique a constitué une expérience inconnue. A certains moments, cela fut particulièrement dur, mais cela n’enlève nullement à la beauté époustouflante ni à l’expérience intense que mon copilote Lieven De Brabant et moi avons vécu là-bas.”

Chaleur torride

Le rallye Heroes Legend dure 17 jours et couvre un total de 6.500 km, principalement dans des zones désertiques où les éléments peuvent se déchaîner librement. “Et nous avons pu le constater! Au Maroc, cela restait somme toute raisonnable avec des températures jusqu’à 35°C, mais en Mauritanie, le mercure dépassait facilement les 50°C. Au Sénégal également, le thermomètre flirtait régulièrement avec la barre des 40°C. Il faut surveiller en permanence son taux d’hydratation car il ne faut pas oublier que, malgré la chaleur torride, vous devez toujours porter un casque et un bon équipement de course. Certains jours, nous avons bu jusqu’à 9 litres d’eau sans devoir faire un petit arrêt sanitaire. Tout s’évaporait directement… Heureusement, nous nous étions correctement entraînés, et tant Lieven que moi-même étions en parfaite condition, sinon ce n’est vraiment pas possible.”

Comme dans un décor de cinéma

Bien que tous situés sur le continent africain les trois pays traversés par le rallye sont assez différents. “Ce sont trois pays très différents et c’est parfois très marqué, comme au niveau de la frontière entre le Maroc et la Mauritanie. Vous arrivez là-bas dans un no man’s land de 3 km de large. Le sable qui se soulève limite la vision à maximum 100 m, aucune forme d’horizon n’est visible. Ajoutez à cela l’image intrigante d’un paysage lunaire, des dizaines de milliers de déchets qui traînent partout et même des épaves de voitures ci et là, et vous pourriez vous croire dans les paysages désolés des films Mad Max. Les bivouacs étaient eux aussi assez rudimentaires, mais nous le savions à l’avance. Au Maroc et au Sénégal, ceux-ci étaient par contre d’un excellent niveau. Il me faut d’ailleurs aussi avouer que la population locale était partout particulièrement sympathique. Nous n’avons jamais craint pour notre sécurité. Croyez-moi: il n’y fait vraiment pas plus dangereux que dans une capitale occidentale moyenne.”

Guerre d’usure

Chaque étape était aussi belle et aussi débordante d’aventure, mais la succession de longs trajets en a finalement fait une véritable guerre d’usure. “Les combinaisons quotidiennes d’une étape de liaison et d’une spéciale de 400 à 600 km contre la montre rendait chaque journée particulièrement éreintante. La plupart des jours, nous étions déjà sur la route des 7 heures du matin pour n’atteindre notre destination finale que 12 à 14 heures plus tard. Pour notre équipe d’assistance également, Wouter et Jan de Desert Foxx, ce furent de dures journées. Ils ne courraient peut-être pas contre la montre, mais ils devaient aussi couvrir de grandes distances entre les bivouacs et, le soir, remettre la voiture en ordre afin qu’elle puisse reprendre la course le lendemain. Respect!”

A propose de la voiture

Le rallye Heroes Legend exige non seulement que le pilote et le copilote donnent le meilleur d’eux-mêmes, mais la voiture – dans ce cas un Range Rover 4.6 P38 – doit elle aussi tenir la distance. “Quand on y regarde après coup, la voiture s’est beaucoup mieux comportée que prévu. A l’instar de tous les autres participants, nous avons de temps en temps également connu des soucis, mais c’est inhérent à ce genre de courses si dures. Comme un réservoir d’essence avec une ‘éponge perdue’ qui a entraîné le bouchage de l’alimentation vers l’injecteur. Une fois la cause décelée, vous pouvez rapidement y remédier. Les pneus, par contre, nous ont assez bien énervés à plusieurs reprises. Nous avions opté pour des Bridgestone H/T, mais n’en avons pas du tout été satisfaits. Sept (!) crevaisons… Pas vraiment glorieux pour ce genre de produit! Un de nos amortisseurs Reiger a rendu l’âme en chemin (le conduit du réservoir de gaz s’est rompu) mais cela ne nous a pas empêchés de terminer la course. Quand on y regarde de plus près, il s’agissait chaque fois de soucis pas du tout insurmontables pour notre équipe d’assistance très qualifiée, même s’ils ont parfois dû y passer pratiquement la nuit. Du point de vue du moteur, nous sommes très contents des performances du P38.” 

Sans essence

Notre Black Oval Rally Team a finalement réussi à décrocher une seconde place ‘au général’ et la première place dans la catégorie des véhicules jusque 1996. Qu’est-ce qui a manqué pour ne pas finir sur la première marche du podium au général? “Simplement: lors de la troisième étape, nous sommes tombés en panne d’essence à même pas 30 km de la ligne d’arrivée, de telle sorte que nous avons vu notre première place partir en fumée. Notre réservoir de 300 litres était normalement largement suffisant pour venir à bout de toutes les étapes. Le problème, c’est que dans ces pays, la consommation de carburant est doublement plus élevée. Cela tient au fait que le taux d’octanes est moins élevé que chez nous. Il faut l’avouer, nous avions sous-estimé cette consommation et avons donc fait une erreur de calcul. Avec encore seulement deux étapes au programme, il nous restait insuffisamment de kilomètres pour rattraper le temps perdu. Nous avons alors décidé de ne pas prendre de risques et consolider notre deuxième place. Finalement, nous sommes très contents. Nous étions venus pour franchir la ligne d’arrivée et avons tout de même terminé à la deuxième place, ce qui est assurément un beau résultat. Ce qui a surtout joué un rôle positif dans le résultat, c’est le fait que Lieven et moi formions une équipe bien équilibrée et soudée. Ce qui n’est pas toujours évident quand vous devez vivre ‘l’un sur l’autre’ toute la journée pratiquement pendant trois semaines.”

Le véritable Dakar

Notre équipe ne tarit pas d’éloges pour l’organisation. “Tout était ‘nickel’. Les organisateurs du rallye Heroes Legend sont en partie les mêmes qui étaient jadis aux commandes du véritable Paris-Dakar. Ils appliquent encore et toujours les mêmes normes très élevées. Il ne s’agit pas d’une randonnée touristique et c’est dur pour le pilote et le copilote, mais l’important c’est qu’ils ont respecté le véritable esprit du vrai Paris-Dakar. Un grande partie des étapes se courent d’ailleurs précisément sur le même parcours qu’avant. L’assistance était également parfaite avec un soutien par hélicoptère, une équipe de professionnels avec trois docteurs et un système de tracking unique qui leur permettait de savoir à tout moment où se trouvait chaque participant. Et ce pendant 17 jours!”

Encore davantage

Enfin, nous avons demandé à Erik si cela lui donnait envie d’en faire encore davantage? “Assurément! Je considère d’ailleurs le rallye Heroes Legend comme un must à 100%. Vous ne devez même pas courir le véritable rallye avec les spéciales, car il y a aussi un classement de la régularité qui porte purement sur une navigation correcte. Evidemment, il faut disposer d’un véhicule bien équipé (avec notamment un réservoir de grande capacité, de bons (!) pneus, de solides amortisseurs et un arceau,…). Tout RR Sport, Defender ou Disco adapté peut assurément le faire. Une excellente équipe d’assistance comme la nôtre constitue toutefois une nécessité et il va de soi que le pilote et le copilote doivent aussi être en parfaite condition. Et si vous avez tout cela…? Croyez-moi, si nous le pouvions, nous repartirions demain!”

Lieven et Erik souhaitent enfin remercier encore une fois tout spécialement Desert Foxx. “C’est assurément grâce à eux que nous avons pu obtenir ce magnifique résultat!”