Le nom du successeur du Freelander 2, le Discovery Sport, a de quoi prêter à confusion. Pourquoi à confusion ? Parce que le septième modèle de Land Rover n’a pas grand-chose à voir avec le ‘grand’ Discovery, ressemblant davantage à une version ‘agrandie’ de l’Evoque. Nous avons pris place au volant du modèle diesel haut de gamme, le HSE Luxury avec boîte automatique 9 rapports.
Texte: Jan Van Geel – Photos: Jan Van Geel / Land Rover
Le successeur du Freelander 2 n’est donc pas le Freelander 3 mais bien le Discovery Sport. A première vue, le nom n’est pas banal mais il cadre à parfaitement avec la division de la gamme Land Rover en une ligne Range Rover, une ligne Discovery et une ligne Defender. Dans ce nouvel arbre généalogique, les modèles Discovery se distinguent par des intérieurs spacieux et polyvalents. Et ce ne sont que deux des caractéristiques de ce nouveau venu compact, avec son espace intérieur royal et ses sièges d’appoint supplémentaires sous le plancher. Si on part de ses caractéristiques techniques, le nouveau ‘Sport’ se profile comme une version agrandie et familiale de l’Evoque, plus compact, notamment en raison de la plateforme Evoque adaptée, des motorisations et des boîtes de vitesses identiques.
Apparition remarquée
Tout comme l’Evoque, le Discovery Sport fait tourner les têtes, surtout lorsqu’il combine, à l’instar de la voiture d’essai, une carrosserie blanche et un toit noir, des grilles noires, des coques de rétroviseur noires et des jantes noires 19 pouces en alliage. Les phares au xénon avec éclairage LED et les lave-phares sont de série mais le faisceau directionnel et l’éclairage du virage vous coûteront 460 € en option. Pour protéger la carrosserie des bosses et des rayures, la version haut de gamme est équipée d’aide au stationnement à l’avant et à l’arrière et une caméra intégrée dans le hayon arrière aide à l’arrimage d’une remorque. Chaque Discovery Sport est équipé de série du set de réparation <c>Instant Mobility System<c>, qui contient un pulvérisateur et une pompe électrique. Ce système n’est pas franchement efficace lorsque le pneu est fortement endommagé, c’est pourquoi Land Rover propose aussi le choix entre une roue de secours temporaire de type ‘galette’ (230 euros) ou une roue de secours complète (490 euros). A noter qu’il n’est pas possible d’installer cette dernière sous une voiture 5+2 places.
Pour toutes les tailles
L’espace d’assise du Discovery Sport au premier et au second rang est assez surprenant. Si un conducteur d’1,90 mètre règle son siège dans une position confortable, un passager de la même taille sur le siège arrière a encore suffisamment d’espace pour ses jambes. Les sièges avant sont excellents: les assises sont longues et les larges dossiers offrent un soutien latéral suffisant, même dans les virages rapides. Le volant à direction assistée n’est pas trop grand et offre une sensation agréable. A vitesse réduite, le pilotage exige moins d’énergie, ce qui est très pratique pour se garer. A vitesse élevée, le pilotage depuis la ‘position droite’ exige un peu plus de force. Cela se ressent surtout sur l’autoroute lorsque vous voulez changer de direction, pour doubler un conducteur plus lent, par exemple.
Les passagers sur la banquette arrière sont assis un peu trop bas pour avoir une bonne visibilité vers l’avant. Cette dernière est encore entravée par le grand format des appuie-têtes avant, dans lesquels s’intègrent les écrans du système de divertissement. Rien ne vient freiner la vue du passager central mais celui-ci doit se contenter d’une assiste et d’un dossier étroits. Le coffre est moins grand que l’on pourrait s’y attendre et n’offre pas les possibilités de chargement qu’on attend d’un ‘vrai’ Discovery.
Jeunes enfants
La troisième rangée de siège n’est une option intéressante que si vous comptez transporter de temps à autre six ou sept personnes. Et mieux vaut réserver les sièges six et sept à de jeunes enfants. L’espace pour monter et descendre, de même que l’espace pour les jambes et la tête, est insuffisant pour les adultes et même les adolescents. Si vous faites plus d’1,80 mètre, vous avez besoin des deux sièges pour vous caser dans le coffre, en diagonale et en rentrant la tête. En d’autres termes: si vous avez réellement besoin de sept places fonctionnelles, achetez un Discovery. Son prix est assez similaire à l’achat mais il est plus onéreux à l’usage en raison de son moteur 3 litres plus puissant.
En raison du poids des deux sièges supplémentaires, certaines options ne sont pas compatibles avec la voiture. Nous énumérons les plus marquantes: le <c>Head Up Display Pack<c>, la roue de secours complète et la combinaison d’une roue de secours temporaire avec le crochet d’attelage amovible ou repliable/dépliable électriquement. Si vous optez pour la troisième rangée de sièges, vous pouvez également rayer de la liste d’options l’<c>Active Driveline<c> et l’<c>Adaptive Dynamics<c>, qui sont uniquement disponibles sur le SD4 et le Si4.
Diesel 190 cv et 9 vitesses
Lors de leur lancement, les versions diesel à quatre roues motrices sont encore équipées du moteur turbo SD4 de 2,2 litres de 190cv. Celui-ci est couplé à la nouvelle boîte automatique 9 rapports, qui garantit un passage de vitesses fluide même lors de mouvements courts sur la pédale de gaz. Notre première rencontre avec cette boîte de vitesse date du test de l’Evoque Coupe Dynamic 2.2 SD4 (<c>Black Oval<c> 13). A l’époque, nous avions été marqués par les transitions douces de la boîte automatique avec un style de conduite maîtrisé et nous avions aussi noté que la boîte 9 rapports n’appréciait pas les accélérations brutales et les mouvements brusques de la pédale de gaz. En cas d’accélération soudaine en position D, la boîte automatique a besoin d’un peu de temps pour trouver la bonne vitesse ou les changements de vitesse s’accompagnent de petits à-coups. Mais au final, cela n’est pas un réel inconvénient car les versions avec boîte automatique 9 rapports sont équipées de série d’un levier de vitesse au volant. Celui-ci permet au conducteur de passer toutes les vitesses manuellement, non seulement en conduite sportive mais aussi pour un contrôle accru sur les terrains difficiles ou lorsque l’on tracte une remorque.
Plus gourmant que prévu
Les chiffres de consommation de Land Rover doivent toujours être pris avec circonspection. Nous n’avons pas égalé, ni même approché, les 6,3 litres par 100 kilomètres annoncés dans la fiche technique. Sur l’autoroute, l’ordinateur de bord affichait une consommation de 7,2 à 8,4 litres par 100 kilomètres. Sur les route secondaires, avec une conduite anticipative et en respectant toutes les limitations de vitesse, la consommation oscillait entre 8,2 et 8,4 litres. En privilégiant le plaisir de conduite, elle a grimpé entre 8,5 et 9,5 litres. Et en appuyant un peu plus vite et plus fort sur la pédale de gaz, les chiffres ont atteint 10,1 à 10,5 litres. Le système Stop/Start n’avait que peu d’influence sur la consommation, surtout sur les routes de campagne. Un parcours tranquille sur des routes non asphaltée a résulté en une consommation moyenne de 10,3 litres.
Tenue de route supérieure
Avec l’Evoque, Land Rover a trouvé la ‘tenue de route inébranlable’. Tout comme l’Evoque et le Range Rover Sport en aluminium, le Discovery Sport colle parfaitement à la route. Dans les virages, la carrosserie reste stable et les roues avant suivent parfaitement la ligne choisie. Une bonne adhérence se fait souvent au détriment du confort de la suspension et le Discovery Sport ne fait pas exception à la règle. La suspension a parfois du mal à filtrer les inégalités de la route, surtout en association avec les pneus standards 235/55 R 19. Les trous, les soudures transversales et les rebords transversaux sont particulièrement mal absorbés. L’association de ces pneus larges et de cette suspension un peu raide ne parvient pas non plus à neutraliser les chocs sur les routes non asphaltées.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur la puissance de freinage. En cas d’arrêt d’urgence, vous devez appuyer fermement sur la pédale pour arriver au point mort à temps, mais on s’y fait. L’isolation acoustique n’est pas mauvaise mais pas non plus aussi bonne que celle du ‘grand’ Discovery. Lors du démarrage à froid, on entend clairement ronfler le turbo diesel mais une fois à température, les bruits du quatre cylindres sont plus qu’atténués, y compris lors des accélérations. Le bruit du vent sur l’autoroute et les bruits de roulement des larges pneus sur un revêtement en béton sont un peu trop invasifs à l’intérieur.
Equipement standard royal et beaucoup d’options
En tant que version haut de gamme, le HSE Luxury a un équipement standard royal. Presque tous les systèmes d’aide à la conduite et au freinage sont de série. La liste est trop longue pour la reprendre dans cet article mais vous pouvez la retrouver dans le tarifaire. La composition de l’équipement est parfois surprenante tant elle diffère des choix de la concurrence. Les modèles haut de gamme d’autres marques ont presque tous une colonne de direction à réglage électrique, tandis que le Discovery Sport est équipé d’un volant quatre positions à régler manuellement. Il n’y a même pas d’alternative électrique sur la liste d’options. Vous devez également payer un supplément pour les sièges chauffants et les vitres teintées, bien que le Discovery Sport SD4 HSE Luxury automatique ne soit pas une voiture bon marché: sans option, il coûte 55.900 euros.
La voiture de test était encore un peu plus onéreuse, en raison de packs d’option variés. Parmi les principaux extras, on notait le <c>Black Design Pack<c> avec toit noir (1.600 euros), le toit panoramique en verre d’une pièce avec filtre UV, surmontant la première et la deuxième rangée de sièges (1.220 euros), le <c>Cold Climate Pack 2<c> (1.170 euros), le <c>Convience Pack 2<c> (820 euros), le <c> Pack 3 Troisième rangée de sièges <c> (1.730 euros) et l’<c>Entertainment Pack + Rear Seat Entertainment<c> (4.580 euros). Soit au total 11.120 euros, le prix d’une petite citadine bien équipée.
En bref
Si vous souhaitez un Evoque familial, le Discovery Sport est fait pour vous. Et ce choix a surtout des avantages, même en tenant compte du design et du prix. Le Discovery Sport a un design un peu plus massif que l’Evoque mais garde une ligne élégante, et la version testée coûte précisément 1000 euros de moins que le modèle HSE Dynamic du nouvel Evoque 5 portes de 180 cv, avec moteur diesel 2 litres et boîte automatique 9 rapports.
Bons points
– moteur puissant
– espace et confort d’assise (1ère t 2ème rangée de sièges)
– tenue de route impeccable
– boîte automatique 9 rapports ultra souple (avec une conduite maîtrisée)
– excellente position derrière le volant
– tableau de bord clair et convivial
A améliorer
– le prix, surtout avec les options (parfois onéreuses)
– le confort de suspensions sur les mauvaises routes
– l’accessibilité et le confort d’assise (3ème rangée de sièges)
– le seuil de chargement élevé
– les passages de vitesses en conduite sportive (en position D de la boîte automatique)
– la consommation de carburant en conduite rapide
FICHE TECHNIQUE
Discovery Sport SD4 HSE Luxury (automatique)
Carrosserie
Construction carrosserie autoportante, break
L x l x h 4589 x 2069 x 1724 mm
Empattement 2741 mm
Coffre 689 (5+2: 479)-1698 l
Poids 1765-1854 kg
Moteur & prestations
Type turbo diesel, L4, 2179 cc
Puissance 140 kW/190 cv @ 3500 tpm
Couple 420 Nm @ 1750 tpm
Vitesse de pointe 188 km/h
0-100 km/h 8,9 s
Consommation cycle mixte 6,3 l/100 km
Réservoir 65 l
Environnement Euro 5, DPF
CO2 166 g/km
Poids maximum remorque (non freinée) 2500 (5+2: 2200) (750) kg
Boîte de vitesse
Type automatique séquentielle
Vitesses 9
Tarifaire
S 40.100 €
SE 44.600 €
HSE 50.100 €
HSE Luxury 55.900 €
Moteur diesel Ingenium pour le Discovery Sport
Ce qui débute dans l’Evoque se poursuite dans le Discovery Sport, et vice versa. On retrouvera donc sous le capot du Discovery Sport le moteur diesel Ingenium, plus économique. Ce quatre cylindres de 2 litres est un moteur Euro 6 de 150 ou 180 cv, dont la consommation et les émissions de CO2 minimum sont, respectivement, de 4,9 l/100 km et 129 g/km. Le modèle haut de gamme de 180 cv peut atteindre près de 190 km/h. Ce véhicule cinq places avec boîte automatique passe de 0 à 100 km/h en 8,9 secondes. Le nouveau moteur aluminium TD4 se distingue par sa structure légère, avec un bloc cylindre plus rigide et des injecteurs indépendants, produisant moins de vibrations et de bruit à l’intérieur, contribuant au confort de conduite.
Tout comme l’Evoque, le Discovery Sport avec moteur Ingenium arbore un label <c>E-Capability<c> avec un logo ‘Sport’ bleu, indiquant le modèle le plus économique. Ce label est réservé aux modèles à cinq places, équipés du moteurs 150 ou 180 cv, de jantes 18 pouces et des pneus à faible résistance au roulement. Le Discovery Sport avec moteur Ingenium est disponible à la commande à partir de mai 2015 et livrable à partir de septembre 2015. Une variante à quatre roues motrices encore plus économiques suivra au printemps 2016.
